Alors que le secteur du bâtiment développe des méthodes de construction toujours plus écologiques, la pierre est redevenue un matériau attractif, à la fois noble et durable.
Historiquement, la pierre est l’une des plus anciennes ressources utilisées par l’être humain pour la construction de bâtiments ayant vocation à durer. Petit à petit abandonnée à partir du XIXe siècle au profit de la brique puis du parpaing, elle revient aujourd’hui en force car il s’agit d’un matériau à la fois noble, durable, et écologique. Contrairement à toutes les autres techniques de construction, la pierre est en effet exploitable sans aucune transformation chimique. Son extraction nécessite des quantités d’énergie raisonnables, tandis que les résidus et déchets produits sont aisément recyclables.
La pierre est également disponible en grande quantité, un peu partout dans le monde. Une commercialisation en circuit court est donc parfaitement réaliste. Enfin, la pierre est un matériau durable dans la mesure où elle s’use très lentement. Son érosion ne produit que du sable, qui ne présente aucun risque pour la faune ni pour la flore.
Des qualités isolantes
Autre argument de poids en faveur de la pierre : son excellente résistance thermique. Elle est donc particulièrement appréciée pour atteindre les objectifs des bâtiments à haute qualité environnementale, notamment en termes de réduction de la consommation énergétique. La pierre conserve la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, ce qui limite le recours au chauffage et à la climatisation, réduit les émissions de gaz à effet de serre, et allège la facture énergétique. Elle est donc très utilisée dans le cadre de constructions passives.
Cerise sur le gâteau : la pierre est également un merveilleux isolant phonique. Sa densité permet de réduire nettement les nuisances sonores en provenance de l’extérieur.
Enfin, sauf pour les inconditionnels des constructions modernes, le mur en pierre est sans aucun doute celui qui a le plus de cachet.
Le dilemme de l’humidité
La pierre présente néanmoins certains inconvénients, en premier lieu son prix. La construction en pierre nécessite en effet des compétences particulières, surtout si l’on souhaite ériger un mur selon une méthode traditionnelle, c’est-à-dire sans recours au béton.
Un mur en pierre, en particulier s’il soutient une charpente, doit également être plus épais que ceux utilisant d’autres matériaux, en raison de la densité et du poids de la pierre, qui nécessite une assise plus large.
Mais surtout, un mur en pierre construit selon des méthodes traditionnelles devra faire face à deux problèmes majeurs. Tout d’abord, sa résistance mécanique sera mise à rude épreuve. En effet, la terre bouge, exerçant des forces sur les murs qui se plient et se déforment, ce qui est notamment à l’origine de fissures.
Ensuite, si la pluie et les éléments extérieurs ne mettent pas directement en danger un mur en pierre, les remontées capillaires ont des conséquences à long terme. Un mortier réalisé à la chaux ou en terre a besoin d’eau pour assurer les jointures entre les pierres, mais à l’inverse une humidité trop forte risque de fragiliser la structure. Pour protéger un mur en pierre traditionnel, il faut donc s’assurer que le taux d’humidité reste stable. Il est fortement déconseillé de chercher à l’étanchéifier parfaitement, par exemple à l’aide d’enduits à base de ciment.