A Strasbourg, un immeuble de 38 mètres de haut comportant 11 étages a été inauguré en juin 2019. Sa particularité ? Il a été entièrement bâti en bois ! Cette prouesse a pu être réalisée grâce à l’emploi de panneaux en bois lamellé-croisé.
Le bois lamellé-croisé est un matériau de construction à la fois simple et révolutionnaire qui se présente sous la forme d’une plaque constituée de trois à onze lamelles de bois, selon les besoins. Chacune de ces sous-couches mesure en général une trentaine de millimètres d’épaisseur. Au moment de l’assemblage, elles sont croisées selon un angle de 90°, puis collées ou agrafées entre elles. Ce procédé permet de garantir la rigidité de chaque panneau, et ceci quel que soit le sens dans lequel il sera employé sur un chantier. Cette caractéristique constitue la principale différence entre le bois lamellé-croisé – aussi désigné par l’acronyme CLT– et le bois lamellé-collé, couramment employé en charpenterie ou en menuiserie. En effet, dans le cas du bois lamellé-collé, toutes les lamelles de bois de toutes les sous-couches sont assemblées parallèlement.
Un nouveau système constructif
Produit à partir de différentes essences de résineux – sapin, épicéa, douglas, pin sylvestre… –, le bois lamellé-croisé possède des propriétés de résistance mécanique très supérieures à celle du lamellé-collé ; et plus encore par rapport au bois massif. C’est pourquoi le bois lamellé-collé est de plus en plus employé pour la réalisation de planchers, de cloisons, de toits, mais également de murs porteurs. Cette technique constitue un nouveau système constructif, dans la mesure où l’intégralité d’un bâtiment peut être réalisé à partir d’un seul type de matériau de construction, qu’il s’agisse d’une maison individuelle ou d’un équipement plus imposant. La Norvège peut ainsi se targuer de posséder la plus haute tour du monde bâtie en bois. Elle mesure tout de même 85,4 mètres de haut ! Une prouesse inimaginable il y a encore quelques années… A Tokyo, au Japon, un promoteur a même lancé un projet pour une tour de 70 étages, qui culminerait à près de 350 mètres !
La création d’une filière dédiée
Parmi les autres avantages du bois lamellé-croisé, on peut citer ses bonnes performances en matière d’isolation thermique et acoustique, mais aussi son excellent comportement face au feu – le CLT ne s’enflamme qu’à 400° –, ainsi que sa résistance structurelle appréciable, notamment par rapport aux variations hydrométriques ou aux risques sismiques. Il s’agit également d’une solution durable, grâce à des traitements adéquats des différentes essences de bois (autoclave, trempage…). Afin de l’inscrire dans une logique respectueuse de l’environnement, son développement devra s’accompagner de la création d’une véritable filière, afin de répondre aux besoins tout en assurant la régénération des forêts.