Vous connaissez la maçonnerie à pierres sèches ? Longtemps délaissée au profit de la brique ou du béton, cette technique de construction ancienne connaît aujourd’hui un certain renouveau.
Faire tenir un mur en pierre sans utiliser ni mortier ni béton ? L’idée ressemble plus à un défi qu’à un véritable projet architectural. C’est pourtant parfaitement possible, à condition de maîtriser l’art de la maçonnerie à pierres sèches. Autrefois très courante, cette technique de construction ancienne s’est peu à peu effacée à partir de la fin du XIXe siècle avec le recours massif au béton. Ce dernier était plus facile à utiliser, et permettait en plus d’obtenir des parapets parfaitement étanches. Néanmoins, la pierre sèche connaît aujourd’hui un véritable renouveau, dans un contexte où le rapport à la nature est désormais pris en compte tant par les professionnels du bâtiment que par les particuliers.
Des considérations écologiques et esthétiques
La maçonnerie à pierres sèches consiste à agencer des moellons et des blocs de pierre de différentes tailles, en se passant de tout liant (terre, mortier, ciment, béton…) pour assurer la stabilité de l’ouvrage. Elle est particulièrement pertinente pour l’aménagement d’un mur de soutènement, mais aussi d’une clôture ou d’un enclos. Technique de construction non-industrielle, elle utilise une matière première locale et bon marché, dans la mesure où il s’agit de pierres non-utilisées pour la taille, voire de pièces de récupération. De ce fait, la maçonnerie à pierres sèches s’inscrit dans une démarche de valorisation du territoire, et dans une logique d’économie circulaire, qui lui permettent d’afficher un excellent bilan carbone. A cette dimension écologique s’ajoute un aspect esthétique non-négligeable. En effet, un mur en pierres sèches s’inscrit parfaitement dans son milieu naturel – par exemple un jardin –, et offre une élégance inégalable par toute autre technique de construction. Il constitue également un habitat idéal pour les insectes et les petits animaux.
Un savoir-faire protégé
Écologique, durable, et plutôt bon marché, la maçonnerie à pierres sèches requiert néanmoins un véritable savoir-faire. Il faut maîtriser l’appareillage des pierres, mais également les choix de profils à donner aux murs afin qu’ils soient parfaitement robustes. Ces deux éléments ne s’improvisent pas, et un parapet mal agencé passera difficilement le premier hiver. Aujourd’hui, ce savoir-faire est protégé, grâce à la reconnaissance du métier de murailler, inscrit sur la liste des métiers d’art en France. En 2018, l’UNESCO a même inscrit l’art de la construction en pierre sèche au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.