L'artisanat durable

Argile, chaux, algues… : que contiennent les peintures durables ?

Il existe de nombreux types de peintures dites écologiques. Si elles n’ont pas exactement les mêmes caractéristiques, elles améliorent toutes la qualité de notre air intérieur.

Durables, écologiques, naturelles, biosourcées, minérales… : les appellations sont nombreuses pour désigner les peintures qui cherchent à être plus respectueuses de l’environnement et de la santé. Pour autant, ces titres ne garantissent rien en soi, en particulier parce que les termes « écologique », « naturel », ou encore « bio » ne sont pas interchangeables et souvent utilisés à tort. 

Par ailleurs, si de nombreux labels existent, ils n’ont pas tous les mêmes exigences. Par exemple, si le label Pure (contrôlé par Ecocert) se focalise particulièrement sur l’origine naturelle des ingrédients utilisés, le label Natureplus est quant à lui plus sévère, car il tient également compte de l’utilisation de matières premières renouvelables dans la fabrication et le transport du produit, ainsi que de son bilan carbone global. 

Quoi qu’il en soit, opter pour une peinture durable labellisée est déjà une démarche écologique en soi. Non seulement son fabricant a fait en sorte que sa production soit la moins polluante possible, mais son utilisation garantit également une meilleure qualité de l’air intérieur.

Le badigeon à la chaux

La peinture durable est le fruit d’un choix radical : limiter au minimum, voire supprimer, le recours aux résines et solvants d’origine pétrochimique. La première conséquence est de taille : cette peinture durable contient et émet très peu de composés organiques volatils (COV), dont l’impact direct et négatif sur la santé est bien connu. Résultat : l’air intérieur est plus propre que dans le cas de l’utilisation d’une peinture classique. 

Par ailleurs, et c’est un second point positif, le traitement de déchets issus de la production ou de l’utilisation de peintures durables comporte moins de risques, notamment en matière de pollution. Mais comment fabriquer des peintures durables ? La première possibilité est utilisée depuis des millénaires : il s’agit de la version moderne du badigeon à l’argile ou à la chaux, qui ne nécessite aucun solvant chimique. Il est possible de préparer soi-même ses propres badigeons, mais il faudra veiller particulièrement à la préparation du support, puis appliquer une couche de cire en surface après séchage. 

Il existe également des badigeons prêts à l’emploi, à poser sur une sous-couche. Attention : même si les ingrédients de ces peintures durables sont généralement d’origine naturelle, leur mode de production n’est pas forcément aussi vertueux.

La peinture aux algues

Autre piste : les peintures biosourcées. Pour bénéficier du label, elles doivent être composées au moins à 95% de matières premières d’origine végétale ou animale. Les liants sont fabriqués à partir d’huile de lin, de ricin ou de tournesol, de cire d’abeille, de caséine, de résine de pin, ou encore de chaux. Des essences extraites d’aromates ou d’agrumes servent de substituts renouvelables aux solvants chimiques. 

Les pigments sont eux aussi d’origine naturelle, généralement issus de la biomasse ou de terres colorées, tandis que la charge est minérale (craie, talc, argile, silice, poudre de marbre…). Certaines peintures biosourcées contiennent également des huiles essentielles, utilisées comme agents bactéricides et antioxydants. Si elles sont encore rares, il existe aujourd’hui des peintures 100% biosourcées. Une entreprise bretonne est ainsi en mesure d’en produire à partir d’un matériau abondant, renouvelable, et disponible localement : les algues.